Page 82 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



             Cette spiritualité n’oppose pas l’esprit et la matière, et pousse à un en-
          gagement  transcendant  profitable  à  l’ensemble  de  la  société  humaine,
          aidant  à  distinguer  un  sens  à  l’existence  capable  d’élever,  d’apaiser,  et
          d’unir le plus possible d'esprits humains bien éduqués.
             Ainsi, la spiritualité éco-humaniste, plutôt que de se complaire dans
          un obscur mystère manipulable, évolue de manière vérifiable dans le sens
          et au rythme de l’évolution universelle utilement décryptée et comprise.
          Une telle spiritualité peut effectivement élever l’esprit humain au-dessus
          et au-delà des nécessités animales et de la simple matérialité.
             Par  contre,  l'expérience  nous  apprend  qu'une  religiosité  (surtout
          théiste) n’est ni l'unique moyen ni la meilleure manière de développer
          une spiritualité à la mesure des immenses capacités de l’intelligence hu-
          maine. Le spirituel s’alimentant du culturel, meilleure est la qualité cultu-
          relle, et notamment éthique, meilleure est la qualité spirituelle.

             Dans un autre domaine évolutif sensible, il faut insister une fois en-
          core sur une maladie qui handicape notre efficience d’ensemble : la cor-
          ruption  de  la  gouvernance  sociétale,  notamment  par  une  ploutocratie
          (gouvernance  par  les  plus  riches).  Les  ploutocrates  sont  des  pseudo-
          aristocrates imposteurs et suprémacistes, utilisant leur position sociale et
          leur richesse mal acquises pour parasiter des structures sociétales dans un
          sens profitable à leurs intérêts privés. Un processus délétère en résulte.

             Historiquement, des ploutocrates ont déjà plusieurs fois accaparé et
          corrompu des pouvoirs sociaux et des richesses, en spoliant   le bien et
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          le  travail  d’autrui,  et  en  abusant  des  ressources  collectives,  contre
          l’intérêt général humain. Pour étendre leur puissance, depuis le 16
                                                                     ème
          siècle, ils ont créé et utilisé divers réseaux, entreprises, banques, fonds,
          avec  lesquels  ils  ont  démultiplié  leur  activité,  en  pervertissant  des
          agents-relais pour éliminer ceux qui s’opposaient à leur volonté, relais
          recrutés dans des milieux politiques, médiatiques, économiques, admi-
          nistratifs, judiciaires, militaires, etc, y compris criminels.
             Et pour ancrer leur pouvoir, ils ont incité à l’élection plutôt qu’à la
          sortition (tirage au sort de volontaires capacifiés), mode de choix ci-
          toyen  qui  caractérise  une  démocratie  directe  et  légitime.  En  effet,
          l’élection peut résulter de  choix altérés par divers mensonges, pres-
          sions, concussions, etc.



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