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Si un neutrino pesait un dix millième de ce que pèse l’électron, la masse
               globale de l’Univers serait telle que la force gravitationnelle finirait tôt ou
               tard par vaincre le mouvement d’expansion universelle. Une contraction
               de  l’Univers,  puis  un  effondrement  gigantesque  pourraient  s’ensuivre,
               éventuellement, quelques dizaines de milliards d’années plus tard.
                 Un autre lepton intéressant à étudier a été le muon. Il ressemblait beau-
               coup à l’électron ; il avait la même charge électrique, le même spin, et il était
               sujet aux mêmes interactions. Il avait toutefois une masse supérieure, et était
               instable : son existence, quand il était au repos, ne durait que deux millio-
               nièmes de seconde, après quoi il se transformait en électron, ou en couple
               de neutrinos. Pour sa part, la particule tau, malgré sa masse importante,
               se comportait elle aussi de façon analogue à l’électron et au muon.
                 Pour compléter ce tableau des leptons, les neutrinos s'y subdivisaient
               en 3 variantes, à savoir le neutrino électronique, le neutrino muonique et
               le neutrino tauonique. Quoique très semblables, ils se distinguaient dans
               des situations différentes. C’est ainsi que le neutrino électronique appa-
               raissait quand, par exemple au cours d’une désintégration bêta, un élec-
               tron était généré. De la même façon, les deux autres types de neutrinos
               accompagnaient la création de muons et de particules tau. Cette distinc-
               tion entre les neutrinos portait à six le nombre de leptons : électron, muon,
               méson, neutrino électronique, neutrino muonique et neutrino tauonique.
                 L'énumération continuait avec les hadrons. Contrastant avec le nombre
               modéré de leptons, il y avait beaucoup plus de hadrons, les particules su-
               jettes à l’interaction forte. Les hadrons les plus connus étaient les consti-
               tuants du noyau atomique, protons et neutrons. Mais des centaines d’autres
               hadrons ont été découverts à partir des années 1950, caractérisés par une
               instabilité élevée, qui les portait à transmuter après des périodes inférieures
               au millionième de seconde. Et un autre fait important avait émergé : en
               classifiant les hadrons sur la base de leur masse, de leur charge électrique,
               et de leur spin, on avait remarqué des symétries qui laissaient entrevoir
               l’existence de relations structurelles communes entre leurs constituants.
                 Ce qui avait soulagé les physiciens théoriques, dont le travail pour dé-
               terminer les ingrédients les plus élémentaires qui donnaient consistance à
               l’Univers, avait d'abord achoppé sur le nombre élevé de hadrons, jusqu’à
               la découverte du fait que chaque hadron était constitué lui aussi de quarks.
                 On y a effectivement identifié trois types de quarks : les quarks up (u),
               les quarks down (d) et les quarks strange (s).




               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      483
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