Page 481 - eco-savoirs pour tous
P. 481

La liste des particules élémentaires ne s’arrêtait pourtant pas à ces
               constituants de la matière. Elle incluait aussi les particules messagères qui
               transportaient dans l’espace les forces fondamentales de la nature, res-
               pectivement qualifiées de gravitationnelle, électrofaible, et forte. Quand
               deux objets interagissaient sous l’effet de ces forces, ils échangeaient des
               particules messagères. La Terre et la Lune, par exemple, liées par l’attrac-
               tion gravitationnelle, échangeaient des gravitons. Un aimant et un mor-
               ceau de fer échangeaient des photons, particules messagères de la force
               électromagnétique. Au cours des processus régulés par les interactions
               faibles, les objets impliqués communiquaient par l’intermédiaire de trois
               particules, appelées bosons intermédiaires. Enfin, les trois quarks qui for-
               maient un proton étaient collés l’un à l’autre grâce à l’échange continu de
               gluons, les particules messagères de l’interaction forte.
                 Pour mieux étudier les relations et les interactions entre toutes ces
               particules sub-atomiques, il a donc paru utile de les classer sur la base de
               leurs principales caractéristiques, telles que la masse atomique, la charge
               électrique, et le spin. Pour la masse d’une particule, variant selon son état
               de mouvement, on a pris comme référence sa masse au repos.
                 Ce qui n’a pas été simple, car s’il existait des particules relativement
               lourdes, comme la particule tau, dont la masse de repos était de 1850
               MeV,  il  y avait  aussi  d’autres particules,  telles  que  le photon,  dont  la
               masse au repos était théoriquement nulle (égale à zéro). Or, même si cela
               pouvait sembler paradoxal, ces particules-photons n’étaient jamais réel-
               lement au repos, car leur masse nulle impliquait qu’elles se mouvaient
               toujours à la vitesse de la lumière, selon la théorie de la relativité.
                 En ce qui concerne les charges électriques, pour les calculer utilement
               malgré  ces  incertitudes,  la  charge  unitaire  a  été  fixée  par  convention
               comme égale à celle de l’électron, à laquelle on a assigné une valeur né-
               gative (-1). La charge électrique effective était par conséquent toujours
               un multiple entier de cette valeur unitaire.
                 Quant au spin des particules, il pouvait prendre théoriquement des
               valeurs multiples de 1/2. C’est ainsi que le photon avait un spin 0, l’élec-
               tron, le proton et le neutron un spin 1/2, et il existait des particules ayant
               un spin 3/2. Selon cette valeur théorique du spin, on a opéré une division
               fondamentale des particules en deux classes. D’une part les particules
               ayant un spin entier (0, 1 ou 2), qui ont été appelées bosons, du nom du
               physicien indien Satyendranath Bose (1894-1974); et d’autre part, les par-
               ticules caractérisées par un spin semi-entier (1/2 ou 3/2), qui ont été ap-
               pelées fermions, du nom du physicien Enrico Fermi.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      481
   476   477   478   479   480   481   482   483   484   485   486