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Il existait un type de champ pour chaque espèce de particule élémentaire,
               donc un champ électronique dont les quanta étaient les électrons, et un
               champ électromagnétique dont les quanta étaient les photons. Il n’existait
               pas de champ associé aux structures composites des neutrons et des protons,
               mais il existait des champs dont les quanta étaient ceux de leurs différents
               types de quarks, considérés comme les particules élémentaires ultimes.
                 Historiquement, le 20  siècle avait été fertile en découvertes dans ce
                                    ème
               domaine. En 1895, le physicien anglais Joseph John Thomson avait iden-
               tifié la première particule élémentaire, l’électron. Puis en 1923, le physicien
               américain Arthur Holly Compton avait démontré de façon expérimentale
               l’existence physique des quanta de lumière, les photons. Cinq années plus
               tard, Paul Dirac prédisait l’existence du positron, ou anti-électron, c’est-à-
               dire l’électron de charge positive, et cette particule fut découverte dans le
               rayonnement cosmique, au cours d’une expérience menée par Carl David
               Anderson,  Patrick  Blackett  et  Giuseppe  Occhialini  en  1932.  En  1935,
               l’analyse  des  rayons  cosmiques  permit  de  découvrir  aussi  le  muon,  de
               charge électrique positive, et son antiparticule, le muon négatif. En 1930,
               Wolfgang Pauli avait prédit l’existence d’une particule appelée neutrino,
               qui fut effectivement découverte en 1956 par Frederick Reines.
                 Nous avons vu ci-avant que ces découvertes nécessitant de nouveaux
               concepts ad-hoc, les recherches de Robert Hofstadter avaient suggéré que
               les constituants du noyau atomique, les protons et les neutrons, soient con-
               sidérés comme des objets composites sub-divisibles. Et les validations effec-
               tuées  en  1969  au  Stanford  Linear  Accelerator  Center  indiquèrent  qu’ils
               étaient effectivement constitués d’objets plus petits, les quarks, dont l'idée
               avait été introduite en 1963 par Murray Gell-Mann et George Zweig, lesquels
               avaient prédit en outre l’existence de trois types différents de quarks.
                 Dans les années 1960, grâce au développement d’accélérateurs suffi-
               sants, la liste des nouvelles particules subatomiques découvertes par les
               physiciens s’allongea. Il devenait par conséquent important de pouvoir les
               re-situer dans une structure d’ensemble appropriée. C’est ce que firent en
               1968 Sheldon Glashow, Abdus Salam et Steven Weinberg avec le modèle
               dit standard, qui corroborait les observations expérimentales. Là, les par-
               ticules et les forces observées dans la nature se constituaient en combinant
               peu d’ingrédients de base, avec d’abord les entités physiques élémentaires
               des quarks et des leptons, auxquelles s’ajoutaient les particules qui trans-
               portaient les forces fondamentales, avec respectivement le photon pour
               la force électromagnétique, les bosons W+, W- et Z0 pour la force faible,
               et les gluons pour l’interaction forte.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      479
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