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Scientifiquement, l’étude moderne des noyaux atomiques a pu se déve-
               lopper surtout grâce à la physique nucléaire, donc après la découverte de
               la radioactivité. En effet, les processus de transformation qui affectaient les
               noyaux étant accompagnés d’émission de radiations, comportant des par-
               ticules de différentes natures, l’analyse de ces radiations a permis de com-
               prendre comment le noyau atomique était véritablement constitué, et d’éli-
               miner certaines hypothèses, comme celle selon laquelle des protons et des
               électrons cohabiteraient dans le noyau.
                 En pratique, le noyau atomique est apparu constitué de nucléons - les
               protons et les neutrons - qui, même s’ils différaient quant à leur charge
               électrique, avaient beaucoup de caractéristiques en commun. Le nombre
               de protons dans le noyau atomique a été indiqué par la lettre Z, tandis
               que le nombre de neutrons a été indiqué par la lettre N.

                 La quantité totale de nucléons (Z + N) a été appelé le nombre de masse,
               et noté par la lettre A. Presque toute la masse atomique était concentrée
               dans ce noyau, qui pouvait avoir un rayon inférieur à la dix millième partie
               d’un milliardième de centimètre (10  cm), et la masse des électrons dans
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               l'atome était négligeable par rapport à celle des protons et des neutrons.
                 Dans ces conditions, la valeur de A caractérisait les atomes selon le
               nombre de leurs différents nucléons, et le rayon de leur noyau croissait
               proportionnellement au nombre de particules Z+N qui le composaient.
                 Rappelons aussi que la stabilité des noyaux atomiques dépendait de
               l’équilibre maintenu entre deux effets : l’interaction électromagnétique,
               et l’interaction dite forte. Les protons contenus dans le noyau tendaient
               à s’éloigner l’un de l’autre à cause de leurs charges électriques qui se re-
               poussaient, et cet éloignement était compensé par l’interaction forte, qui
               était de nature attractive, et qui affectait non seulement les protons mais
               aussi les neutrons, dont la présence dans le noyau était essentielle. En
               leur absence, l’interaction forte ne pouvait pas contrer la répulsion élec-
               trostatique réciproque des protons.
                 À la fin du 20  siècle, il restait toutefois à comprendre d’autres phé-
                             ème
               nomènes, puisqu’on avait décelé expérimentalement des noyaux unique-
               ment composés de neutrons, et de formes non sphériques. En outre, les
               forces qui s’exerçaient entre les protons et les neutrons n'étaient pas encore
               toutes connues. C’est pour cette raison qu’il n’existait pas encore de des-
               cription rigoureuse du noyau, et que l’on utilisait faute de mieux des mo-
               dèles qui s’approchaient le plus possible de ce que l’on observait lors des
               expérimentations.


               Marc CARL                    Eco-Savoirs pour tous    rev.1.4 fr         © LEAI      477
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