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Elle revient alors vers son point de départ. En mécanique quantique,
          on peut démontrer au contraire que la probabilité de trouver la particule
          de l’autre côté de la bosse n’est pas nulle, même si son énergie est infé-
          rieure à celle qu’il lui faudrait pour arriver au sommet de la bosse.
             C’est comme si un prisonnier, qui ne peut sauter qu’à une hauteur de
          1 mètre, pouvait se trouver, après un nombre plus ou moins grand de
          sauts, hors de sa prison, dont le mur d’enceinte est haut de de 6 mètres.
          Malgré  les  impossibilités  raisonnables  d’un  tel  exemple,  l’effet  tunnel
          quantique permettait pourtant d’expliquer un certain nombre de phéno-
          mènes, en particulier la radioactivité, ou encore la fusion nucléaire spon-
          tanée qui avait lieu dans les étoiles et qui les faisait briller, et ceci même
          jusqu’aux propriétés de l’atome d’hydrogène.
             Dans un autre domaine, pour expliquer la classification périodique des
          atomes à plusieurs électrons dans le tableau de Mendeleïev, bien connu des
          chimistes, on avait pu introduire et justifier une nouvelle propriété pure-
          ment quantique, appelée le spin, auquel correspondait un moment ciné-
          tique qui n’avait pas d’équivalent en mécanique classique. Ce spin avait une
          valeur égale à un nombre entier ou à la moitié d’un nombre entier. On
          appela bosons les particules ayant un spin entier, ce qui était le cas des
          photons. Et l'on appela fermions les particules dont le spin était égal à la
          moitié d’un nombre impair (1/2, 3/2...). Les électrons, les protons et les
          neutrons étaient des fermions, qui avaient un spin ½, et chaque compo-
          sante de leur moment cinétique de spin pouvait prendre deux valeurs.
             Les  comportements  d’un  ensemble  de  fermions  et  celui  d’un  en-
          semble de bosons étaient différents, par le fait que les fermions étaient
          soumis à ce que l’on appelait le principe d’exclusion de Pauli, qui interdi-
          sait qu’il y ait deux fermions dans le même état quantique. C’est ce prin-
          cipe d’exclusion, appliqué aux électrons dans les atomes qui permettait
          de vérifier le tableau de Mendeleïev. C’est aussi ce principe qui permettait
          de démontrer pourquoi les solides étaient rigides et les liquides pratique-
          ment incompressibles, bien que les atomes soient principalement consti-
          tués de vide. C’est encore lui qui expliquait l’empêchement de l’effondre-
          ment des naines blanches, ces étoiles très denses et presque éteintes.
             Enfin, on pouvait constater que la mécanique quantique ne se con-
          tentait pas d’expliquer les résultats d’expériences déjà faites ; elle permet-
          tait aussi d’en prédire d’autres. Et elle a été à l’origine de nouvelles tech-
          nologies, puisque les lasers, les composants électroniques, les diodes lu-
          minescentes, pour ne citer que cela, ont été élaborés selon ses principes.



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