Page 45 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



                 Ce phénomène culturel d’appropriation consciente et volontaire de
               son destin dans l’environnement universel marque le début de la matura-
               tion cohésive dynamique de l’Humanité. C’est le résultat d’une évolution
               que rien n’a encore pu arrêter. Par une intuition très forte, depuis quel-
               ques dizaines de siècles, des Êtres humains ont progressivement pres-
               senti,  projeté,  et  parfois  honoré,  une  Humanité  future  consciente  et
               maîtresse de son destin, transformatrice de son environnement selon ses
               nécessités. Ils n’imaginaient pas encore devoir agir au-delà de la Terre.
                 Mais ils voyaient juste : sous condition d'un fonctionnement sociétal
               adéquat, notre pensée collective bien organisée peut effectivement mo-
               biliser une forme d'énergie vivante puissamment interactive dans l'envi-
               ronnement naturel. Nous ne savons pas exactement dans quelle me-
               sure, puisque nous repoussons nos limites d’action et de perception en
               permanence ; ce qui n’empêche pas notre progrès.

                 Et pour pouvoir garder le contrôle de ce progrès et de notre proje-
               tabilité, nous devons apprendre dès que possible à maîtriser le rythme
               et  l’impact  de  notre  développement,  puisque  nous  savons  que  dans
               notre environnement universel, l’augmentation de la vitesse mobilise et
               dissipe une quantité croissante d’énergie, quelle qu’en soit la forme. Or,
               nous tirons déjà une grande partie de notre énergie de la transforma-
               tion de notre environnement local, mais nous dépendons technologi-
               quement de nos capacités de transformation des différentes formes qui
               nous sont opportunément utiles.

                 Notre  développement  s’accélérant,  aurons-nous  les  moyens  de
               l’alimenter en énergie, en matière, en pensée, et en technologie, dans
               les conditions que nous lui imposerons, compte tenu de nos besoins,
               des limites de nos ressources, et de nos capacités ? Il est clair que
               c’est par notre science, et plus largement par notre culture, que nous
               trouverons les meilleures solutions à de tels problèmes de dévelop-
               pement adaptatif. Et ceci en nécessaire synergie collective.

                 Car  en  enrichissant  de  ses  apports  la  structure  collective  de
               l’espèce, qui assure en contrepartie sa protection en tant qu’individu,
               chacun peut améliorer ses chances de survie et de prospérité, et celles
               de ses descendants, donc aussi celles de son espèce. Tout cela est lié.




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