Page 8 - De la grande crise à la grande purge
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Marc CARL               De la grande crise à la grande purge


                 Une situation sociétale mondiale
                 où la réalité a dépassé la fiction.




                 Dans  un  contexte  onirique  comparable,  on  pourrait  imaginer  un
             monde perturbé, où la violence sévirait, et où presque partout des
             populations seraient désorientées, orphelines de leurs repères tradi-
             tionnels, en stress, en dépression psycho-sociale. Ailleurs, beaucoup
             de ceux qui seraient restés encore plus ou moins en paix essaieraient
             de vivre leurs derniers moments de relative aisance en détournant
             leur regard des menaces en approche, résignés à leur impuissance.
                Désinformés, ils comprendraient mal le désordre et la conflictualité
             installés. Leurs valeurs et leurs certitudes enseignées n’expliquant pas
             cette situation, ils se sentiraient trahis, non protégés par leurs struc-
             tures publiques, mais sans être capables de se protéger eux-mêmes,
             faute de pouvoir surmonter leurs divisions, leurs oppositions provo-
             quées, et la confiscation de leur volonté collective. Là, des remèdes
             efficaces d’intérêt général nécessiteraient un traitement d’urgence en
             vue de renforcer partout l’information, la solidarité, la coopération, et
             la résilience  (*1)  des populations. Sauf si des abuseurs empêchaient cela.
                Et dans le monde réel, ceci est hélas devenu avéré : dans les commu-
             nautés  victimes,  des  ensembles  ont  été  opposés  à  d’autres,  et  dans
             chaque  ensemble,  des  sous-ensembles  ont  fait  de  même,  et  ainsi  de
             suite, au profit des minorités manipulatrices qui se sont rendues capables
             de profiter du chaos généré. De plus, un lourd déficit d’information et
             d’éducation n’a pas permis de corriger opportunément la situation.
                Beaucoup de gens ont ainsi vu venir avec
             fatalisme  un  désastre  sociétal,  mais  sans
             savoir comment y survivre et sans être prêts
             à reconstruire. Ils sont restés dans une im-
             passe où ils risquaient d’être ruinés, affamés,
             avec  des  cités  ravagées,  et  certains  terri-
             toires  éventuellement  anéantis  par  des
             armes de destruction massive. Ce qui était logique, tant que tout cela
             pouvait continuer sans réaction internationale légitime suffisante.
                  Effectivement, dans cette dystopie avérée, l’Humanité a été victime
             de la connivence d’idéologies totalitaires et d’organisations prédatrices.

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