Page 101 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive




                 Précisions complémentaires sur quelques
                   points particuliers de l'éco-humanisme



                      u 20  siècle, des écrivains, journalistes, universitaires, penseurs, ont
                         ème
                      écrit que l’éco-humanisme serait non seulement la seconde révolu-
               A      tion humaniste, mais potentiellement aussi une religion intrinsèque
               de  l’Humanité.  Or,  l’éco-humanisme  est  une  philosophie  existentielle  de
               l’Humanité, un catalyseur des possibles humains, et un agent de réalisation du
               projet  naturel  de  développement  de  l'entité  évolutive  "Maison  humaine".
               Mais ce n’est pas une religion au sens traditionnel du terme, dans la mesure
               notamment  où  il  n’y  a  pas  de  rituels  de  soumission  et  de  prières,  ni  de
               croyance-dépendance en une improbable entité théiste ou supranaturelle, ni
               de promesses de sauvetage et d’éternité dans un autre monde imaginé.
                 La seule comparaison pertinente est que, à l’instar des principales reli-
               gions monothéistes, ses participants se sont rendus capables de coordonner
               quatre moyens bien éprouvés en matière d’organisation sociétale durable :
               - un projet visant le bonheur, l’éducation, la cohésion, et la préservation, de
               toute l’Humanité ;
               - un patrimoine de textes-guides et un corpus principiel en lesquels chacun
               peut avoir foi, c’est-à-dire se référer en confiance ;
               - des animateurs volontaires capables d’organiser, de motiver, et de renfor-
               cer, la communauté participante ;
               -  une  structure  arbitrale  indépendante  qui  empêche  toute  corruption  du
               patrimoine transmis et de la communauté.
                 Une différence majeure avec les religions théistes est que le corpus prin-
               cipiel  éco-humaniste  est  une  production  collective  autogène  et  évolutive,
               ouverte au débat et à la science, et toujours conforme à l’intérêt général
               humain. Une autre différence majeure, qui découle de la première, est que
               l’éco-humanisme  ne  s’impose  pas  par  une  pression  menaçante  et/ou  un
               suprémacisme ethno-culturel. Et il ne peut pas être instrumentalisé par des
               intérêts politiques et économiques pour favoriser un accaparement particu-
               lier illégitime et inéquitable. Au contraire, l’éco-humanisme progresse par
               une conjonction exemplaire de courage et de sagesse, au service efficace de
               la cohésion et de la projection de l’ensemble naturel de l’entité humaine.




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