Page 100 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL                         un grand projet humain / synthèse introductive



             Mais par nécessité légitime, un Être humain mal programmé culturelle-
          ment et psychologiquement (notamment psycho-sociopathe), qui agit direc-
          tement ou indirectement de manière violente et pathogène, sans pouvoir
          être guéri ou empêché en temps utile, doit pouvoir être physiquement éli-
          miné, à plus forte raison lorsqu’il sévit de manière organisée avec d’autres
          semblables. Le droit et l’éthique doivent tenir compte de cela.
             Et pour éviter d’en arriver à des situations dangereusement insuppor-
          tables, il faut veiller sans faiblesse à corriger à temps tout abus, ou détour-
          nement, de ce qui organise la réactivité protectrice sociétale, même pour
          des choses qui peuvent paraître bénignes ou banales à première vue. Ce qui
          implique, par exemple, de s’opposer au fait de laisser croire que toute auto-
          rité serait légitime par le simple consentement de ceux sur qui elle s’exerce.
             Car d’une part, l’expérience montre qu’un tel consentement peut être
          vicié  par  désinformation,  tromperie,  et  menace.  D’autre  part,  n’importe
          quelle organisation malsaine pourrait alors contester la légitimité de l’auto-
          rité saine qui la poursuit en opposant simplement un non-consentement
          aux poursuites. Ce qui est absurde. Une telle assertion doit donc être re-
          formulée en ajoutant qu’une autorité est légitime pour autant qu’elle res-
          pecte et protège d’abord l’intérêt général humain, puis les intérêts particu-
          liers concernés non contraires à cet intérêt général et aux droits et devoirs
          fondamentaux liés, ceci restant conditionné aussi (et pas seulement) par le
          consentement majoritaire non vicié de l'ensemble impliqué.

             De tous les risques et nécessités évoqués, il ressort finalement une évi-
          dence récurrente et simple, mais qui ne conditionne rien de moins que la
          survie  de  l’Humanité  civilisée : tout ce qui favorise le meilleur développement
          humain d’intérêt général doit être aidé, et tout ce qui nuit à la cohésion et à la pro-
          tection  de  l’ensemble  humain  doit  être  combattu.  Les  éco-humanistes  veillent
          activement et courageusement à l’application de cette règle essentielle.

             Dans l’esprit de cette veille, nous allons approfondir, au fil des textes
          suivants, pourquoi, comment, et dans quelles conditions, l’auto-correction
          permanente de la Maison humaine est la meilleure garantie de notre survie
          collective et de notre bonheur humain. Notre trajectoire évolutive est déjà
          assez riche d’expériences et de savoirs pour que nous continuions à suivre
          consciemment notre meilleure voie possible, en accomplissant courageu-
          sement un projet de développement à la hauteur de nos capacités, de nos
          besoins, et des risques de notre milieu de vie.



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