Page 82 - Annales EH 1998-2018
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UNE CULTURE DU DÉVELOPPEMENT DURABLE
                                    ISSUE DU DÉBAT A L’ASSEMBLÉE NATIONALE

                 Une politique de développement durable : un concept à construire...
                                                                                e
                 Parce que le type de développement qu’il s’agit de mettre en œuvre au cours du XXI  siècle représente une série de pro-
                 blèmes à résoudre, en raison de l’introduction de nouvelles échelles de temps et d’espace, une politique de développement
                 durable est un concept dont le contenu est à construire.
                 Lieu de tous les débats, l’Assemblée nationale participe activement à l’élaboration d’une telle politique.
                 Elle s’est d’ores et déjà dotée d’une délégation parlementaire à l’aménagement et au développement durable des territoires.
                 Les députés peuvent également déposer des propositions de loi visant à favoriser la prise en compte du développement
                 durable dans tous les domaines de la vie publique.

                 ...qui intègre la préoccupation de l’environnement
                                                          e
                 Le souci de l’environnement n’est pas nouveau : au XIX  siècle déjà, plusieurs lois ont eu pour objet d’assurer une gestion
                 rationnelle des ressources de la nature et une certaine protection du patrimoine naturel. Il s’agit alors de protéger (loi du 21
                 avril 1906 sur la protection des sites et des monuments naturels), prévenir (loi du 19 décembre 1917 relative aux établisse-
                 ments  dangereux  insalubres  ou  incommodes),  conserver  (loi  du  22  juillet  1960  créant  des  parcs  nationaux  lorsque  la
                 conservation de la faune, de la flore, du sol, du sous-sol, de l’atmosphère, des eaux en en général d’un milieu naturel pré-
                 sente un intérêt spécial).
                 Parallèlement  à  cette  prise  de  conscience,  le  constat  que  l’extension  des  activités  humaines  est  le  principal  moteur  de
                 l’extinction d’espèces naturelles devient une évidence. Aussi, à partir des années soixante, le sens du mot environnement
                 s’élargit à l’ensemble des conditions naturelles et culturelles susceptibles d’agir sur les organismes vivants et les activités
                 humaines. Il apparaît peu à peu que les ressources naturelles sont limitées, et que leur destruction est irréversible.

                 Une écologie humaniste
                 C’est alors que prend forme la prise de conscience d’un devenir commun de l’humanité. Ainsi, dans un discours à Orléans,
                 M. Jacques Chirac, Président de la République, utilise l’expression « écologie humaniste » pour signifier combien il importe
                 de mettre l’homme au centre des préoccupations.
                 Cette prise de conscience se traduit, en France, par l’adoption en 2004 de la Charte de l’environnement.

                 Trouver un nouveau modèle de développement
                 Petit à petit, s’impose la nécessité de trouver un modèle de développement économique compatible avec l’équité sociale et
                 la prudence écologique, destiné à assurer la satisfaction des besoins plutôt qu'une augmentation incontrôlée de l’offre.

                 Les trois piliers du développement durable
                 Désormais, il est acquis que le développement durable doit reposer sur trois piliers :


















                 (source : ministère de l'écologie et du développement durable et commissariat général du Plan)

                 Une exigence démocratique
                 Une politique de développement durable doit être soucieuse du bien commun. Alors que la multiplication des situations
                 d’incertitude, telles que les crises environnementales et sanitaires, met en évidence l’influence de plus en plus prégnante
                 des interactions économiques et écologiques, il devient évident que le respect du bien commun ne peut plus relever de la
                 seule loi. Il est indispensable, par une démocratie de proximité, d’intégrer les citoyens, les associations, à la prise de déci-
                 sion.
                                                                                                        24/11/2005
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