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Marseille : un vecteur particulier de transmission de la culture Ionienne, et plus loin, d’un éco-
humanisme sans frontières. Rapport de Marc CARL à la CR de l’ONG Gaia Mater du 21-03-2011.
" Historiquement, la fondation de Massalia (Marseille) par des colons Phocéens a été estimée entre la fin du 6 ème
siècle et le début du 7 ème siècle avJC (et par commodité, en l’an -600). Les primo-arrivants ont été rejoints ensuite,
pendant la seconde partie du 6 ème siècle par deux autres vagues migratoires de Phocéens, après l’attaque de leur
métropole Ionienne par le roi de Perse Cyrus.
Les sources historiques disponibles de cette implantation sont fiables. L’histoire de Massalia a été particulièrement
rapportée par l’historien grec Hérodote (484 à 420 avJC), et par Aristote, philosophe grec majeur (384 à 322 avJC).
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Elle a été documentée ensuite entre la fin du 1 siècle avJC et le début du 1 siècle, par des textes du géographe
grec Strabon, et par ceux de l’historien gallo-romain Trogue Pompée, suivis par des récits de Plutarque, philosophe
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et biographe gréco-romain du 1 siècle.
Tous ont remarqué l’efficacité du système de gouvernement massaliote, et la qualité de son rayonnement civilisationnel.
Strabon a insisté sur l’activité soutenue des Massaliotes pour helléniser les populations autochtones entourant Marseille
(Celto-ligures), puis les populations des nouveaux comptoirs créés par la colonie Phocéenne (Cassis, Ceyreste, le Brusc,
Hyères, Antibes, Nice, mais aussi Arles, Avignon, Agde, jusqu’à Aléria, et Emporion en Espagne).
Les Massaliotes ont appuyé leur développement sur une économie innovante, notamment en introduisant des
monnaies métalliques (oboles, puis drachmes) au 5 ème siècle avJC, et la culture de la vigne et de l’olivier au 4 ème
siècle avJC, sur divers sites du littoral nord-ouest de la Méditerranée.
Ils sont même allés prospecter encore plus loin ; Euthymènes (en -530) a exploré les côtes atlantiques africaines
jusqu’au Sénégal, et Pythéas (en -340) a exploré les côtes atlantiques européennes jusqu’en Irlande et à Thulé. Par
ailleurs, Massalia, qui dans l’antiquité a eu une population jusqu’à 40.000 habitants, a été la première véritable ville
historique de ce qui deviendra plus tard la France.
En matière géo-stratégique, la cohabitation initiale des Massaliotes avec les tribus voisines celto-ligures a d’abord
été plutôt pacifique, malgré quelques épisodes d’affrontement, jusqu’à ce que la colonie Phocéenne se renforce et
s’étende avec de plus en plus de comptoirs. Ce qui a provoqué des frictions avec les Etrusques, et surtout avec les
Phéniciens, qui avaient déjà installé de puissantes colonies en Méditerranée, depuis le 8 ème siècle avJC, notamment
celle de Carthage.
Après qu’une flotte Etrusco-Carthaginoise ait attaqué les Massaliotes en 540 avJC, devant leur colonie d’Alalia
(Aléria), Marseille s’est alliée avec Rome, qui dès lors, et jusqu’à la fin de l’empire romain, a régulièrement soutenu
les Massaliotes. Outre une coopération militaire, des échanges économiques et culturels fructueux en ont résulté, et
Marseille a gagné la réputation d’être un partenaire fiable, à la fois en affaires, politiquement, et militairement. En
49 avJC, la cité a été rattachée à l’empire romain par Jules César, mais en y conservant son autonomie et son
rayonnement culturel.
Au moyen-âge, épreuves, invasions, et récessions se sont succédées en Provence. Les Wisigoths y ont remplacé les
Vandales, puis ont été remplacés par les Burgondes, lesquels ont cédé ensuite la place aux Ostrogoths, et enfin aux
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Francs en 536. La situation s’est stabilisée mille ans plus tard, après que le roi de France François 1 , en 1536, ait
notamment renforcé la fortification de la cité massaliote.
Malgré les pressions géo-politiques, grâce à sa position et à son histoire, Marseille a longtemps été, et reste, un creuset
ethno-culturel, et un pôle actif d’accueil et d’intégration, où la culture de la cité réussit à s’enrichir d’apports voisins,
qu’elle laisse s’exprimer dans des conditions réciproquement profitables.
C’est ainsi que le grec, le latin, et le gaulois s’y étant longtemps côtoyés et traduits, des druides celtes ont contribué
à répandre le grec, puis le latin, en Gaule. Et ce brassage, au fil des siècles et des époques, n’a pas empêché la cité
de préserver son identité propre. En 2010, environ 4% des Marseillais étaient même encore génétiquement
d’authentiques descendants des colons Phocéens.
Appuyé sur ce socle historique fort, depuis le début du 21 ème siècle, de nouveaux musées, bibliothèques, programmes
universitaires d’enseignement et d’échanges étudiants, ont relancé à la fois l’histoire et la tradition physio-humaniste
ancestrale (désormais éco-humaniste) à Marseille, en coopération retrouvée avec d’autres peuples de la Méditerranée.
Ce qui contribue à justifier l’activité d’un pôle éco-humaniste exemplaire, toujours actualisé, là où les initiateurs
Ioniens avaient déjà commencé à transmettre les bases d’un irremplaçable patrimoine humaniste sans frontières. "
Réseau Eco-Humaniste NEMESIS Marseille (France) contact@nemesis.center
patronné par la Coordination de restructuration de l’organisation Gaia Mater reorg@gaiamater.org