Page 14 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Voilà encore un avantage évolutif majeur. Au niveau collectif,
l’ensemble coordonné des réponses adaptatives individuelles produit
une réponse adaptative mutualisée, corrigée en permanence -plus ou
moins bien selon la pression culturelle dominante- qui reste quoi
qu’il en soit réactive aux impacts et aux informations provenant du
milieu naturel extrinsèque.
Par là, le destin humain reste en partie soumis à des facteurs et à
des agents qui ne relèvent ni de sa volonté, ni de sa culture, ni de sa
programmation génétique. C'est-à-dire qui relèvent des aléas chao-
tiques de sa propre dynamique d’ensemble, et aussi de l’évolution glo-
bale de la substance universelle, avec toutes les interactions complexes
de l’organisation physique et chimique de la matière, incluant la sienne
et celle de tout son environnement.
Un environnement global où l’Humanité n’est donc pas entièrement
maîtresse de son destin, mais où elle peut tout de même l’orienter et le
modifier, en appliquant collectivement sa volonté et sa technologie,
amplifiant d’autant son adaptabilité naturelle particulière.
Pour cela, elle a besoin d’être aussi informée et réactive que pos-
sible, de manière à pouvoir se situer efficacement dans cet environne-
ment, dans sa société, dans sa culture, en y améliorant en permanence
ses interactions et ses relations. Et elle y parvient, même si son progrès
culturel a souvent été gêné ou ralenti par des croyances, des traditions,
des comportements, qui ont déformé ou bloqué l’information utile,
tant que ses moyens de correction culturelle ne permettaient pas assez
de surpasser ces empêchements.
Au 3 siècle avJC, par exemple, Aristarque de Samos, validant la
ème
conception védique d’une rotation héliocentrique de la Terre, avait
démontré la position et la taille de la Terre, de la Lune, et du Soleil. Mais
dans certains pays, un dogmatisme religieux rétrograde a longtemps
refusé d’admettre cela. En Europe, il a fallu attendre plusieurs siècles
pour que Nicolas Copernic (au 16 siècle) puis Galileo Galilei (au
ème
17 siècle) reprennent et défendent cette conception, et un ou deux
ème
siècles de plus pour que la communauté scientifique l’accepte majoritai-
rement. Beaucoup d’autres idées, d’autres découvertes, d’autres concep-
tions, ont eu un sort comparable. Heureusement, le 21 siècle s’est
ème
enfin ouvert sur un changement essentiel.
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