Page 13 - synthese introductive eco-humanisme
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Marc CARL un grand projet humain / synthèse introductive
Jadis, après avoir divergé d’une branche des primates, la collecti-
vité pré-humaine n’était pas encore assez nombreuse, assez répan-
due, ni assez globalement organisée, pour pouvoir fonctionner en
tant que système intelligent autonome.
Or, depuis, par le grand nombre de ses représentants, leur structu-
ration socialisée croissante, et leur répartition interconnectée partout
sur Terre, la collectivité des Homo sapiens a pu constituer un tel bio-
système, dont le fonctionnement s’est nécessairement auto-régulé,
mais qui peut être encore fragile à cause de comportements mal gérés,
souvent par défaut d’information et d’éducation.
Heureusement, notre dynamique évolutive d’ensemble nous pro-
tège. Le changement y suit un processus qui résulte, même de manière
en partie aléatoire et accidentelle, des interactions auto-compensées de
toutes nos composantes, et assez peu de la volonté de tel ou tel acteur
particulier. Notre ensemble socialisé est en auto-correction perma-
nente, pour maintenir son équilibre dynamique.
Ainsi, dans le système vivant socialisé humain, la volonté et le
projet particuliers peuvent, en s’appliquant, impacter plus ou moins
un changement, le déclencher, le dévier, le modifier, mais dans des
conditions et pour des résultats incertains, et de manière partielle ou
temporaire. Au fur et à mesure des interactions, dans un équilibre
général, ce qui est opportun et satisfaisant finit tout de même par
prédominer tôt ou tard, et ce qui peut s’adapter dans le temps au
profit du plus grand nombre gagne en pérennité.
Notre système humain peut donc être impacté, mais il ne se con-
forme pas à une volonté personnelle particulière. Il va là où sa dyna-
mique d’ensemble le conduit, avec parfois cependant une réactivité
adaptative incertaine, décalée, temporairement défaillante.
Mais l’organisme humain (y compris collectivement) étant naturel-
lement bien conformé pour se développer dans de telles conditions, il
a pu s’y adapter jusqu’alors malgré ses imperfections culturelles.
Des études et des expériences scientifiques approfondies mon-
trent en effet que l’organisme humain est physiologiquement bien
adapté à la gestion du chaos et au traitement de l’information en
situation chaotique, notre système nerveux pouvant générer rapide-
ment de multiples réponses adaptatives comportementales.
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