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En continuant cette lecture, nous partons donc en exploration dans notre
monde, mais aussi dans celui de nos ancêtres, et dans notre possible futur.
C’est un champ d’exploration immense. Pour ne pas nous y égarer, nous
devons disposer de repères, dans l’espace et dans le temps, qui nous aident à
mieux comprendre et situer notre trajectoire évolutive. A chaque exposé, vous
pourrez évaluer et choisir les repères qui vous paraissent les plus pertinents.
Grâce aux avancées de notre science collective, nous avons déjà découvert
que depuis environ 550 millions d’années, nous avons d’abord été successi-
vement des invertébrés aquatiques, puis des poissons, des amphibiens, des
reptiles, des reptiles mammaliens, et enfin, 350 millions d’années plus tard,
des mammifères. Beaucoup plus tard encore, il y a seulement 2,5 millions
d’années, notre espèce s’est constituée, par mutation-séparation depuis une
souche de singes humanoïdes, puis par diverses hybridations internes.
Mais au regard de la progressivité des séquences évolutives naturelles du
reste du vivant terrestre, le développement de notre espèce moderne appa-
rait comme exceptionnellement rapide, et son accélération est étonnante.
Depuis les quelques 3 millions d’Hommes vivant sur Terre au début du mé-
solithique, on est arrivé à une masse plus de 2000 fois supérieure en l’an
2000, avec plus de 6 milliards d’Hommes.
Or, sauf chez les humains modernes, devenus des acteurs conscients du
phénomène, l’adaptation d’un animal à son environnement ne résulte pas d’un
projet, mais d’une tendance naturelle qui n’implique pas automatiquement une
complexification importante, ni une projection intelligente.
Alors, que s’est-il passé pour nous ? Si notre espèce poursuit un projet na-
turel particulier de développement, nous avons intérêt à en discerner le sens et
les conditions, en comprenant comment nous sommes devenus ce que nous
sommes, et conscients de l’être, dans notre environnement d’origine.
Tout ceci de manière scientifique, logique, et appuyée sur un savoir ouvert, non
verrouillé par des croyances religieuses ou des superstitions. Car nous sommes
devenus trop puissants et trop impactants pour que la nature de notre planète
d’origine contribue à réparer nos erreurs en temps utile. Pour mieux pouvoir,
nous devons donc toujours mieux savoir, et réviser d'autant nos croyances, sa-
chant que de la qualité de notre savoir dépend la qualité de notre (sur)vie.
Marc CARL Eco-Savoirs pour tous rev.1.4 fr © LEAI 9