De l'holocauste programmé à la correction démocratique.  

   Il semble de plus en plus inévitable que le 21ème siècle soit marqué, d’une part, par des révoltes de ré-appropriation des droits et des ressources légitimes des peuples, et d’autre part par une conflictualité provoquée dans plusieurs ensembles ethno-culturels historiques. Cette situation menaçant la sécurité de l’Humanité moderne, dont seule une autorégulation par une volonté arbitrale commune peut éviter l’interdestruction, cela va rendre d’autant plus indispensable la constitution d’une nouvelle organisation sociétale mondiale, appliquant des références structurantes d’utilité commune, capables d’éviter à l’avenir d’autres comportements prédateurs délétères dans les collectivités humaines. Ces références et cette organisation correctrices devront nécessairement reposer sur une démocratie aussi directe et universelle que possible, et sur les principes régulateurs d’un fédéralisme bien imbriqué et bien équilibré.

   Mais avant d’en arriver à cette correction salutaire, les tensions accumulées devront se libérer. Or, en tenant compte de la trajectoire et des moyens des forces impliquées, il est malheureusement à prévoir que cela se fasse une fois encore dans une situation temporaire d’affrontement violent. Ce qui, avec les technologies de combat modernes dont disposent les pays les plus développés, laisse craindre des dégâts considérables.

   On peut déjà constater la montée en puissance d’une conflictualité généralisée, et de chocs de civilisations, provoquant l’interdestruction de groupes humains dont les différences ethniques, religieuses, et politiques, sont artificiellement opposées.

    Les moyens préparés laissent prévoir des interventions militaires de destruction de populations, par diverses armes explosives, irradiantes, électromagnétiques, de grande puissance, projetables à distance, et robotisées, avec utilisation complémentaire d’armes climatiques et bio-chimiques capables de ruiner,  d’affamer, et de contaminer, des pays entiers. Leur supériorité technologique fait que les armées modernes dominantes opèrent stratégiquement à distance en ayant de moins en moins besoin d’engager des combattants de terrain. L’essentiel des dégâts est subi par leurs victimes ; mais des frappes et des dégâts peuvent être réciproques, asymétriques, et multiformes.

   Dans cette situation, même si les problèmes qui alimentent les tensions et qui sous-tendent les conflits ont été artificiellement créés pour faciliter une macro-prédation économique, ils risquent d'être résolus par de multiples moyens de violence, parce que les principaux instigateurs, des plouto-impérialistes occidentaux, se sont acculés à utiliser jusqu’aux pires moyens, pour résoudre des manœuvres et des conséquences qui leur sont devenues ingérables.

   Rappelons que sur le plan économique, ces ploutocrates ont maquillé l’inévitable faillite de leur système financier et de leurs États supports, pour profiter jusqu’au bout des flux artificiels grâce auxquels ils se sont enrichis au-delà de toute mesure, au détriment de l’intérêt général humain.

    Pour ne pas être supplantés par des concurrents émergents, ils tentent d’éviter de trop perdre, en recyclant à temps une partie de leur butin accumulé. Et dans ce processus, ils manigancent de nouveaux partenariats et de nouveaux moyens, tout en optimisant leur prédation par l’appropriation préventive de diverses ressources, dont ils spolient les légitimes détenteurs, par la force, et grâce aux énormes réserves monétaires qu’ils se sont artificiellement constituées.

   La super-classe mondiale dominante qu'ils ont constituée n’a aucun scrupule à investir dans des actifs stratégiques spoliés. Son but est de se positionner préventivement pour pouvoir encore disposer de moyens suffisants, lors de la faillite systémique généralisée attendue. Partout dans le monde, ses principaux membres privatisent officiellement en abusant du droit, puis achètent ou louent de manière privée des terres cultivables, des gisements de matières premières, des zones de pêche, des biens immobiliers, des usines, etc, en spoliant les légitimes exploitants autochtones et les collectivités locales, déstabilisant encore plus les sociétés impactées et les victimes de cette ultime néo-colonisation sans frontières. Ce qui sème encore plus de ferments locaux d’injustice et de révolte, augmentant d’autant les tensions sociétales.

   Et sur le plan démographique, ces plouto-impérialistes apatrides en compétition sauvage ne peuvent pas accepter d’être débordés par des populations allogènes non maitrisables. Il ne peuvent cependant pas se fourvoyer dans une compensation impossible en renforçant la démographie endogène des sociétés-supports occidentales, sociétalement démotivées et malades, à plus forte raison dans une population terrestre déjà considérée comme surnuméraire, compte-tenu des capacités du biotope planétaire à nourrir et à supporter les impacts et les prélèvements de tous les humains actuels.

   La réaction des ploutocrates prédateurs est donc de faire diminuer la population mondiale qui les intéresse le moins, tout en maintenant leur prédominance, et en réduisant en priorité leurs concurrents les plus gênants, permettant ainsi à quelques élites de certains États de continuer à opérer un gaspillage lucratif dont l’impact écologique et sociétal serait supportable plus longtemps. Quand on sait que des experts officiels (ONU) ont estimé que la population humaine planétaire moderne ne devrait plus excéder 2 milliards d’individus, on peut mesurer l’importance de la réduction envisagée.

   Tout ceci a été organisé par ces prédateurs à l’insu des sociétés civiles concernées. Pendant des décennies, l’accessoire étant substitué à l’essentiel, la plupart des opinions publiques mondiales ont été désinformées, détournées, pour ne pas réagir à l’exploitation qu’elles subissaient, et pour s’égarer dans des impasses, par exemple avec des leurres tels que celui d’un réchauffement climatique anthropique incriminant le CO² (pourtant indispensable et bénéfique pour le biotope), ou celui d’une indépendance énergétique par les huiles et gaz de géo-fracturation, dont les inconvénients sont rédhibitoires et les stocks limités.

   Ce conditionnement désinformateur intense a empêché ou dilué l’expression d’une intelligence collective civique correctrice. Tant qu’il reste dans le moule psycho-social de cette pensée faussaire, et qu’il subit la mise en scène crapuleusement médiatisée qui l’accompagne, le cerveau collectif citoyen tend à être influencé, reprogrammé, par des images et des modèles qui détournent  ses comportements dans l’intérêt de ceux qui profitent du système prédateur, mais pas dans l’intérêt général, ni dans l’intérêt public, ni dans l’intérêt des citoyens honnêtes.

   Et même si une minorité consciente comprend les risques et veut éviter le désastre programmé, elle n’a plus assez de moyens d’action légaux pour mobiliser et appliquer opportunément une réaction correctrice. Car l’organisation ploutocratique dominante a fait confisquer et détourner, par ses séides politiques, les principaux moyens d’expression citoyenne, en Occident et ailleurs, pour ne laisser agir que ceux qui profitent à ses intérêts. Un détournement particulièrement vicieux a été, surtout depuis le 19ème siècle, d’imposer un modèle de démocratie indirecte, improprement qualifiée de représentative, plutôt qu’une démocratie directe, pourtant plus fondamentalement équitable et légitime.

   La fausse démocratie prétendue "représentative" impose aux citoyens de devoir s’exprimer indirectement, par l’intermédiaire de représentants élus parmi une pseudo-élite sponsorisée de politiciens carriéristes, privilégiés et irresponsabilisés.

   Presque partout, pendant des périodes renouvelables de plusieurs années, ces représentants privilégiés peuvent alors décider du sort de leur collectivité électrice contrainte, sans qu’une correction citoyenne réactive puisse s’opposer opportunément et suffisamment à ce qui contrevient à l’intérêt public. Les consultations d’initiative populaire sont notamment restreintes, détournées, ou biaisées.

   Une apparence de choix démocratique libre est ainsi simulée, alors qu’en réalité l’organisation dominante pré-sélectionne les représentants qui lui conviennent, et écarte les opposants. La contestation libre est marginalisée, privée d’expression publique suffisante, privée de moyens légaux de s’organiser efficacement, et privée de réactivité civique, car la propagande dominante, relayée par des médias mainstream et par un personnel politique complice, oriente et conditionne puissamment les mentalités et les comportements des citoyens, produisant une pensée populaire majoritairement alignée sur des objectifs politiciens trompeurs, et par là sur les intérêts ploutocratiques sous-jacents.

   C’est dans ces conditions que depuis les années 1970 des gouvernements et des parlementaires ont pu agir pour spolier non seulement leurs électeurs, mais aussi leurs appareils d’État, en détournant massivement la création monétaire d’intérêt public vers des banques privées, et en endettant artificiellement les États, obligés d’emprunter sur le marché financier privé tenu par les ploutocrates, pour payer des dépenses excédant abusivement les recettes.

   Les ploutocrates et leurs entreprises privées en ont profité pour détourner toujours plus leurs gains vers leurs paradis fiscaux, en payant le minimum d’impôts aux États, dans un gigantesque pillage sans frontières des ressources publiques.

   A tel point que l’ensemble économique mondial a été conduit encore plus vite jusqu’à une inévitable crise systémique, dont l’exutoire violent menace finalement la sécurité, et peut-être la survie, de tout ou partie de la population humaine. 

   Triste bilan sociétal. Et triste aventure, qui n’aurait pas pu se produire dans une démocratie directe, basée sur un tirage au sort de responsables publics capacifiés*, pour de courtes périodes, avec l’intervention correctrice permanente d’une censure citoyenne légitime, et des consultations d’initiative populaire.

   En démocratie directe, les responsables publics sont structurellement tenus à l’abri des pressions ploutocratiques et des lobbies privés, et la vox populi peut s’opposer opportunément à ce qui contrevient à l’intérêt général.

   Sachant cela, il faudra nécessairement le plus tôt possible, d’une manière ou d’une autre, faire cesser la corruption ploutocratique, rétablir l’expression de la légitimité décisionnelle citoyenne, et sortir du carcan de la pseudo-démocratie représentative qui permet sournoisement la confiscation et le détournement du pouvoir politique et de la puissance publique légitime.

   Une première solution est évidemment de restructurer le plus possible d’États en régime démocratique direct, pratiquant la sortition (tirage au sort de représentants capacifiés) et l’autoconsultation citoyenne.

   Mais dans le contexte actuel, c’est une solution que peu de partis politiques peuvent proposer, car presque tous y perdraient leur principale raison d’être, c'est-à-dire leur participation intéressée au pouvoir d’État, avec un partage lucratif entre leurs membres carriéristes et leurs manipulateurs fortunés.

   Le seul espoir raisonnable reste dans une puissante mobilisation citoyenne de reconquête de légitimité, organisée par des structures militantes coordonnées entre elles, mais qui n’ont pas besoin de s’entendre préalablement sur un partage et un programme de gouvernement, puisque leur premier vrai besoin est seulement de modifier la Constitution qui les régit, pour y faire prévaloir une démocratie équitable et légitime. L’expression et la gouvernance citoyenne s’exprimeront ensuite dans un cadre plus protecteur, et plus intrinsèquement favorable à l’intérêt général et à la diversité des expressions politiques.

   La situation sociale et sociétale actuelle, avec sa surdose de tensions, de menaces, de frustrations, d’injustices, est propice à un tel sursaut correcteur, qui peut se constituer spontanément à tout moment, dès qu’un nombre suffisant de résistants pourront se concerter et se coordonner, formant un ou plusieurs noyaux déclencheurs autour desquels de plus en plus d’autres participants se réuniront, selon leurs sensibilités et leurs affinités.

   Même s’ils sont politiquement distincts, voire opposés sur tels ou tels points, tous ont tout de même intérêt à coopérer pour construire un cadre où, même éventuellement minoritaires, ils pourront plus équitablement s’exprimer. Ce mouvement de ré-appropriation de la légitimité citoyenne, allant dans le sens d’une résilience et d’une correction sociétale d’intérêt général, peut changer le cours des évènements désastreux qui menacent la collectivité mondiale. Tous les êtres et groupes humains de bonne volonté ont à y gagner.

   Les conditions, les fondements, les avantages, d’une telle correction sociétale, résultent d’un processus de maturation historique naturelle de l’Humanité, bien exposé dans les références et les principes éco-humanistes, mettant en lumière plusieurs dizaines de siècles de renforcement d’un corpus culturel enrichi par de grands penseurs de chaque époque, dans le but d’assurer rien de moins que la survie et le bon développement de la Maison humaine. Ce courant culturel démontre comment le courage et la connaissance bien associés peuvent corriger beaucoup de situations.

    

MC     22 décembre 2011

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