Survivre au prochain désastre annoncé.  

   En 2011, les dirigeants des USA disposent encore d’une force armée avec laquelle ils ont prévu de mener des opérations exutoires, d’abord dans le monde islamique, puis étendues à la Chine et à la Russie. Ils ont amorcé ce processus en y faisant intervenir des supplétifs islamistes manipulés, comme ils avaient déjà fait au 20ème siècle pour combattre le totalitarisme concurrent le plus durablement gênant de l’époque, le communisme soviétique.

   La mobilisation du potentiel militaire des USA, et les efforts budgétaires rattachés (dépassant leurs limites légales), sont leur dernier atout pour conjurer leur déclin. Les dirigeants des USA se sont ainsi donné les moyens d’une offensive de grande envergure, qu’ils ont amorcée en réactivant insidieusement leur propre création, le terrorisme islamique, agité en tant qu’épouvantail mondial.

  Les objectifs et les moyens étant définis, ces dirigeants ont entrepris d’obliger l’ensemble géostratégique de l’OTAN à les suivre dans une pseudo-croisade contre ce pseudo-terrorisme et ses présumés complices, au nom de la défense de la liberté, de la démocratie, du monde libre, et d’autres prétextes tout aussi hypocrites.

   Ils ont notamment pris le temps, au passage, de piller certains pays musulmans, en s’arrangeant pour faire supporter aux Européens des impacts et des conséquences lourds de cette aventure.

   En fait, les dirigeants du "peuple élu exceptionnel et indispensable" des USA essaient de garder le leadership occidental à tout prix, en préservant leurs forces et leurs ressources, au détriment de leurs alliés-vassaux, bernés, dont ils contribuent à entretenir les divisions et les charges. Le terrain a donc été préparé : depuis les années 1970, les pays européens ont subi un tsunami immigratoire allochtone islamisé, ainsi qu’une forte corrosion sociétale déstructurante, sous la pression d’agents politico-économiques alignés sur les directives des lobbies plouto-impérialistes et de leur proxy USA. Une telle bombe à retardement ethno-culturelle ayant été constituée, l’Europe a pu être maintenue en fragilité et en dépendance. Mais que d’hypocrisie pour en arriver là…

   Car la plupart des fondamentalistes musulmans qui réactivent partout le jihad islamique sont pilotés par des dirigeants de l’Arabie saoudite et du Qatar, eux- mêmes téléguidés et protégés par les USA tant qu’ils leur sont utiles. Al Quaïda et ses clones constituent des réseaux de jihadistes-mercenaires contrôlés et aidés par les USA, Israel, et le Royaume Uni. Les principaux medias d’information arabo-musulmans transnationaux sont nés sous l’influence d’agents occidentaux.

   Cette collusion sournoise, contraire à l’intérêt des sociétés civiles exploitées et des Etats visés, a permis aux ploutocrates anglo-américains d’imposer presque partout leurs intérêts dans le domaine économique et financier, pendant qu’ils laissaient des théocrates sunnites imposer çà et là leurs intérêts dans le domaine socio-religieux (avec des connexes et une prévarication presque inimaginables).

    Une telle duplicité anglo-américaine aggravant la précarité de la cohésion du bloc Occident-OTAN, les dirigeants américains ont voulu éviter une compensation stratégique d’une mosaïque européenne continentale pouvant se restructurer en s’appuyant sur la Russie. Car une union pan-européenne, voire euro-asiatique, peut être profitable autant pour les Européens (UE) que pour les Russes (CEI), stratégiquement complémentaires, proches sur le plan ethno-culturel, et concernés par les mêmes enjeux géopolitiques.

    Dans cette partie de poker menteur, une tactique des dirigeants anglo-américains a donc consisté à handicaper autant que possible les Russes, mais aussi les Européens, notamment en leur faisant supporter des charges de la pseudo-croisade anti-islamique, sachant que d’une manière ou d’une autre les aventures militaires ont toujours jusqu’alors profité aux USA, redynamisant opportunément leur économie au détriment de la plupart des autres intervenants.

   Une alliance dans cette croisade affaiblissant la cohésion européenne, l’Union Européenne ne pouvait en retirer, outre une perte de crédit diplomatique, que des troubles sur son propre territoire, en plus de sa charge de participation à la croisade en appui supplétif des USA. Cependant, la Russie a géré habilement l’activisme musulman provoqué et a gardé une bonne capacité de mobilisation de ressources, pouvant contribuer à une reconstruction pan-européenne, et euro-asiatique, profitables tout de même à un meilleur équilibre mondial futur.

   Une question reste alors posée : quelle que soit la nécessité de combattre une menace totalitaire réelle telle que l’islam fondamental, fallait-il le faire dans un tel contexte de mensonge, de déloyauté, et de fuite en avant, pour échapper à une faillite systémique frauduleuse, qui peut déboucher sur un autre ordre mondial inique, comme si l’on n’avait de choix qu’entre la peste ou le choléra ?

   Le scénario de l’aventure a pourtant été écrit par des psycho-sociopathes dominants, la pièce "la Grande Crise" a été produite et programmée, le décor a été mis en place, les acteurs ont appris leurs rôles, les différents actes et scènes ont commencé à être joués.

   Mais on ne connait jamais d’avance les réactions d’un public trompé, qui peut à tout moment se dé-passiver, malgré la propagande conditionnante subie, interpeller directement les acteurs pour qu’ils improvisent un meilleur scénario, ou empêcher la représentation programmée. Ce qui peut arriver si ce public prend concrètement conscience des risques, s’il comprend que malgré les grands moyens et la propagande mis en œuvre, la situation réelle repose sur un scénario trompeur, et n’amène que des déceptions.

   Lorsqu’on ouvre vraiment les yeux, on découvre à quel point les peuples- supports occidentaux, y compris aux USA, ont été abusés, handicapés, et pillés, au profit de la même ploutocratie prédatrice qui a fait affaiblir leurs sociétés traditionnelles en les conduisant à la ruine et au chaos. Pour retarder cette issue logique, les plouto-impérialistes et leurs gouvernements associés pillent, confisquent, et accaparent toujours plus, les ressources de pays tiers, pendant qu’ils manipulent et dosent partout la corrosion islamique.

   Mais tout ceci ne peut déboucher que sur un chaos et une conflictualité de plus en plus étendus. Car avec ou sans pillage de populations affaiblies, à court ou moyen terme, un tel fonctionnement anti-sociétal est intenable et ne peut qu’échouer, parce qu’on ne peut pas longtemps financer un développement par de la monnaie fictive et des dettes impossibles à rembourser, en détruisant des ressources collectives humaines, pour enrichir sans limite une minorité privilégiée, pendant que le reste de la société humaine périclite et vit dans l’insécurité.

   Les plouto-impérialistes le savent, mais ils espèrent que, même si leur aventure doit finir dans la violence et la ruine, ils pourront retarder cela tant qu’ils pourront utiliser la supériorité militaire de leur proxy USA, et sa force propagandiste. En même temps, ils s’organisent pour recycler in-extremis leur butin et leurs avantages dans un futur nouveau système oligarchique hors USA.

   Or, ceci ne peut pas être fait si leur principal support sociétal, la société civile occidentale, l’empêche à temps, n’acceptant plus passivement un totalitarisme encore plus dangereux que ceux qui avaient déjà été combattus jusqu’alors. C’est une réaction d’empêchement logique, si la réalité est assez dévoilée et dénoncée.

   Et elle le sera de plus en plus : toutes les évidences sont là pour confirmer que si la situation mondiale en est à ce point critique, c’est à cause du pouvoir malsain et abusif de cette ploutocratie, qui a organisé un système politico-économique à la mesure de sa rapacité, imposé crapuleusement à presque toutes les nations du monde, contre l’intérêt général de l’Humanité.

   Ce système désastreux repose sur une concurrence sauvage, sur une accumulation et un pouvoir excessif de l’argent et du droit privés, sur une corruption de la gouvernance démocratique, et finalement sur un chaos ingérable.

   Chacun de ces maux amplifie l’autre dans une réaction en cascade qui conduit inévitablement à un effondrement sociétal général.

    Mais en traitant efficacement et opportunément ces maux et leurs causes, on peut tout de même espérer en guérir, et s’en vacciner pour l’avenir.

   C’est pourquoi, pour pouvoir en guérir vraiment, en évitant que cela se régénère sous d’autres formes, la communauté humaine la plus large doit dès que possible mobiliser sa légitimité et son intelligence collective correctrice, pour exiger et faire appliquer, dans chaque pays, puis mondialement :

 - 1/ Une rééducation civique, préalable à une démocratie la plus directe possible, où les mandats représentatifs et les pouvoirs exécutifs résultent d’un tirage au sort entre des citoyens volontaires capacifiés*, avec des mandats courts non cumulables et non renouvelables, et avec des référendums d’initiative populaire, empêchant l’accaparement et l’abus de ressources par des intérêts particuliers.

 - 2/ Une répartition solidaire et équitable des ressources naturelles et sociétales, empêchant la misère, avec une limitation corrélative des excès économiques privés, empêchant l’accumulation privée excessive d’argent et son utilisation pour abuser autrui et les structures collectives, notamment par des dettes artificielles. Ce qui implique plus généralement une stricte régulation publique de l’argent et des relations économiques au profit prioritaire de l’intérêt sociétal le plus large.

 - 3/ Une organisation arbitrale mondiale bien fédéralisée, imbriquant harmonieusement des fédérations régionales, nationales, et internationales, y empêchant toute concurrence sauvage, ou conflictualité, contraires à l’intérêt général humain. Ce qui implique partout un rétablissement et un maintien rigoureux de la sécurité publique et de la protection collective, tout en assurant la préservation de la diversité complémentaire et de l’intégrité ethno-culturelle historique des peuples qui n’agissent pas contre l’intérêt général de l’Humanité.

 - 4/ Une convention universelle faisant que tout modèle sociétal, religion, dogme, organisation, qui hors des cas de réaction ponctuelle légitime en défense des droits et devoirs fondamentaux, provoque la violence et le conflit entre êtres humains, par ses principes ou sa pratique, soit strictement interdit et rendu non transmissible.  

   De telles revendications peuvent fonder l’action d’un grand mouvement politique rénovateur, mondialement coordonné dans l’intérêt général humain.

   Elles sont exposées de manière explicite dans le corpus culturel de l’éco-humanisme, phénomène sociétal évolutif intrinsèquement structurant.

   L’appellation moderne "humanisme" a été utilisée depuis le 19ème siècle pour caractériser l’humanisme de la Renaissance européenne et du Siècle des Lumières. Mais les fondements de ce courant de pensée étaient déjà exprimés philosophiquement depuis le 6ème siècle avJC, dans la Grèce antique.

   Et ils se rattachaient à des racines culturelles, notamment indo-européennes et védiques, encore plus anciennes, depuis -au-moins- le 5ème millénaire avJC. Ce profond courant historique s’est perpétué, puis mondialisé, ayant profité aussi d’apports asiatiques venus notamment du confucianisme, du bouddhisme, du taoïsme. Régulièrement actualisé au fil des siècles par des penseurs de différents peuples, c’est devenu un patrimoine commun transculturel de toute l’Humanité, et un puissant agent d’auto-cohésion sociétale.

   Son expression moderne la plus aboutie, l’éco-humanisme, situe cette dynamique historique dans l’environnement le plus large possible, en mettant en évidence le processus exceptionnel de développement structuré et cohérent que la Maison humaine autogénère par son intelligence collective.

   En effet, alors que nos proches cousins primates ont une limite naturelle de sociabilité qui les cantonne en groupes concurrents de petite taille, et que même les derniers clans et tribus humains primitifs connus sur Terre jusqu’au 20ème siècle ne réunissaient chacun que quelques familles ou quelques dizaines de familles, le développement de la Maison humaine civilisée a reposé sur sa capacité à intégrer en synergie complémentaire de plus en plus de structures socialisées. Elle s’est ainsi rendue capable d’imbriquer, de coordonner, et de mutualiser, les forces d’un très grand nombre d’êtres humains, par une organisation sociétale croissante, améliorant notre intelligence, notre résilience, et notre puissance d’ensemble.

   Cette adéquation, qui n’est pas encore parfaite, résulte d’une expérience collective toujours actualisée, corrigeant par nécessité ses erreurs, et capitalisant ses réussites. La prise de conscience de cette exceptionnelle capacité socio-culturelle structurante a révélé un grand projet naturel de développement et de survie de l’espèce humaine, que l’éco-humanisme fait partager de mieux en mieux par le plus possible d’esprits ouverts. 

   Cette base culturelle correctrice, bien expliquée dans les divers textes de référence de l’éco-humanisme, peut alimenter une volonté, une expression, une mobilisation, politiques et citoyennes, capables de changer utilement le cours des évènements sociétaux, et d’en atténuer les éventuelles conséquences néfastes. Pour mieux pouvoir, mieux vaut savoir.

 

 

MC     28 avril 2011

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